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Mon parcours
jeudi 16 octobre 2008

Née en 1951, j’ai grandi dans l’ambiance privilégiée d’une famille bourgeoise parisienne. J’ai réussi mon premier grade universitaire, le Baccalauréat en 1968 et me suis inscrite à la faculté de médecine, toujours à Paris. Je voulais devenir médecin dans l’idée de défendre la vie, la reconnaître dans ses échappées hors-cadre pour faire en sorte qu’elles ne noient pas l’intérieur ni qu’elles inondent l’extérieur.

Assumant pleinement la vie étudiante, il allait de soi que je finance mes études en faisant des gardes d’infirmière. Jeune membre du « personnel soignant » cette proximité avec la réalité des patients alités m’a introduite à la justesse humaine de la relation de soin : je m’y sentais utile et bienvenue. Le quotidien de la rencontre avec les patients m’interpellait tellement que, tout au long de mes années de médecine théorique, je n’ai jamais pu favoriser la carrière universitaire. Ma motivation pour apprendre la science de la médecine était de mieux comprendre et soulager les plaintes qui m’étaient adressées. Cependant ma compétence intellectuelle évaluée positivement m’a permis de valider mes examens successifs. Ainsi déclarée apte, j’ai soutenu ma thèse de Doctorat d’Etat en médecine en juin 1978.

Mon regard d’aujourd’hui sur les étapes de ma vie professionnelle : au fil du « porter »

Finalement, durant les trente années de mon parcours universitaire en médecine et sciences humaines (tout particulièrement auprès des sportifs de haut niveau), chaque palier m’a inspiré un détour vers une innovation. Ces interphases sont ma signature, ma manière d’utiliser les savoirs validant mes diplômes, pour me former à ma fonction de soignante ; par leur déclinaison du concept « porter », elles constituent le fil rouge de ma propre croissance en humanité.

Première relation au « porter » : le trans-port du « in » naturel au « out » médicalisé

Grâce aux Certificats d’Etudes Spécialisées, j’ai eu l’opportunité de m’inscrire en spécialité de Pédiatrie, j’ai validé en juin 1979 l’Attestation d’Etudes en pédiatrie préventive. Puis, désirant comprendre la vie à sa racine, j’ai profité du cadre de mes postes d’interne successifs dans les hôpitaux périphériques de Paris pour particulièrement me former en néonatalogie.

Cette expérience m’a appris que le désir maternel de donner la vie pouvait être relayé par l’intention du soignant de soutenir la vie. Une efficacité vitale. Le regard du soignant porté sur la respiration du bébé prématuré à travers les vitres de l’incubateur était plus efficace sur la prévention des pauses respiratoires que n’importe quel instrument. La relation de soin maintient la vie. Elle se transmet par la continuité du « porter l’enfant », de l’utérus à l’incubateur.

Forte de cette découverte, la qualité soignante du trans-port, j’ai cherché à l’appliquer sur une autre forme de porter que, monitrice d’équitation, je connaissais bien. Entre 1975 et 1978, j’ai animé des reprises de rééducation par l’équitation d’une part pour des enfants I.M.C. au Centre de rééducation fonctionnelle de Bois-Larris (60) ; et d’autre part pour des enfants dits caractériels suivis par le C.M.P.P. de Crépy-en-Valois (60)

Le choc du paradoxe entre l’hypertechnicité rassurante de ces unités de réanimation d’une part, et d’autre part la fragilité timide du lien parental, a fait naître en moi le désir d’un complément de formation en pédopsychiatrie.

A mon tour d’apprendre à « me porter » : j’ai entamé une cure psychanalytique didactique à la Société Psychanalytique de Paris, elle a duré plus de dix ans.

L’approche de la psychiatrie : « porter » de l’esprit par le corps et l’« entre – corps »

C’est ainsi que j’ai suivi les 4 années du CES de psychiatrie et son année supplémentaire en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.

Durant ces années de pratique hospitalière dans des services prestigieux de psychiatrie hospitalo-universitaire, j’ai progressivement constaté que souvent, la place donnée aux mots prenait le pas sur ce que disait le corps des patients. Comme si le corps n’était que l’instrument des mots de la psyché. Ma compétence diagnostique par l’observation et la palpation était ici totalement hors de mise. Ce que je percevais de la détresse physique, des besoins, des cicatrices, des attitudes, des postures n’était pas considéré comme sémiologiquement valable et n’intervenait pas dans les décisions thérapeutiques, de plus en plus assistées par des évaluations psychométriques. J’ai découvert que, finalement les dires du patient à son « psy », trop souvent ne s’adressent plus à un être humain libre et indépendant, tant ce « psy » est globalement (corps, esprit, présence incarnée) pris dans le discours de la « science psychiatrique ». La relation intrinsèquement asymétrique médecin-malade ne respecte plus la dignité des interactions entre subjectivités différentes. Devenue codée, elle est prévue et instrumentalisée : les échanges sont attendus, les contacts comptabilisés. S’installe alors une dualité entre d’une part un bloc, médecin savant - patient soumis, et d’autre part le patient dans son humanité souffrante. Cette dualité, extérieure à la personne, devient le champ privilégié d’exercice de la médecine universitaire. Un fossé se creuse avec l’attention et le respect portés à l’autre, de la relation soignant-soigné, fossé d’autant plus flagrant que cette relation médecin-malade se manifeste par l’échange toxique de cigarettes ! Aux médecines « douces », « alternatives » le soin de répondre à ce besoin d’écoute de la personne « globale ». Ce discours médical pluriel est de surcroît exposé au consentement du patient. Ainsi responsabilisé alors même qu’il est inapte à décider de son sort, il supporte seul une insécurité existentielle, dont un effet pervers est de faciliter les conduites d’assistance, le consumérisme, l’auto-médication.

Ma formation en psychiatrie m’a appris à discerner et composer les aspects quantitatifs et qualitatifs de l’art médical : les valeurs de la thérapie se mesurent en terme d’effets placebos ou nocebos dans la ligne des logiques du respect ; les valeurs du soin sont celles des interactions asymétriques entre vivants égaux dans la ligne des logiques du don.

Alors que je m’interrogeais sur la poursuite de mon cursus en psychiatrie, j’ai saisi l’opportunité de pratiquer la plongée sous-marine. Tout en progressant en technique sous-marine, j’ai approfondi mes connaissances théoriques en obtenant en Mai 1982 un Diplôme Universitaire de Médecine de Plongée Professionnelle et du Travail en air comprimé, que j’ai complété l’année suivante juin 1987, d’un D.E.A. « sécurité civile et société » avec un mémoire portant sur les « Questions soulevées par la plongée sous-marine proposée aux enfants ». Ainsi formée, j’ai participé entre 1982 et 1987 à la première création d’une section enfant (jusqu’alors contre-indiquée par la Fédération Française d’Etudes et Sports Sous Marins) dans un club de plongée sous-marine de la région parisienne.

… équilibré par la médecine du sport : « supporter » les corps bien portants …

Grâce à cette expérience personnelle de régression liée à l’immersion totale (le « porter » en apesanteur) dans l’eau et à la respiration assistée, je me suis réapproprié ma corporéité et j’ai retrouvé ma liberté d’esprit. Mon succès au concours de l’Internat des Hôpitaux Psychiatriques de la Seine (1983) m’a permis de valider mes études de spécialiste. J’ai obtenu en octobre 1988 mon C.E.S. de Psychiatrie, option : Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent avec un mémoire portant sur Les problèmes identificatoires des adolescentes sportives de haut niveau.

Pour des raisons administratives liées au fonctionnement de cette association, j’ai dû compléter ma formation par la validation d’un D.U. de médecine et biologie du sport. Là j’ai retrouvé une formation sur le soin, dégagée des mots et du diagnostic classifiant par la psychopathologie. La médecine du sport s’intéresse à des êtres humains, « se portant » sur leurs deux pieds comme « se portant bien » (en bonne santé), en demande d’un « plus » de compétences et d’aptitudes.

… à haut ou très-haut niveau sportif…

Grâce à la compréhension du médecin directeur du département médical de l’INSEP (Institut National des Sports et d’Education Physique - Paris 12ème), j’ai pu unifier mes pratiques et exercer dans ce département mon métier de psychiatre de 1988 à 2000. C’est alors que j’ai approfondi la compréhension du développement de l’être humain dans sa singularité (physique, psychique, spirituelle) lorsqu’il est contraint à réaliser un acte - « faire un résultat…avoir un titre… » - qui n’est pas naturellement inscrit dans son processus de croissance. Cette lente mise à distance des états d’âme du sujet est intrinsèque au principe de compétition qui mesure et classe l’individu par rapport aux autres. Or, le dépassement de soi devenu hors limite humaine, justifie toute forme de transgression de l’ordre moral : la violence destructrice peut même y être revendiquée comme un droit ! A contrario, le processus de vie s’apprécie par rapport au sujet lui-même, dans un approfondissement permanent de la singularité fondamentale de son être, tel le rythme d’acquisition du langage oral et ses multiples nuances émotionnelles et culturelles.

… comme pour « les athlètes » du quotidien.

Dans le même temps que ma prise de fonctions à l’INSEP, j’ai ouvert, en 1989, un cabinet libéral à Paris. Grâce à ce parallèle quotidien entre une pratique auprès des sportifs et une pratique « de ville », j’ai pu observer l’envahissement de la médecine par le projet sociétal sportif, de l’acte médical curatif par la médecine de la performance bio- technologiquement assistée.

Afin d’équilibrer les sportifs lancés dans une course effrénée au résultat, comme mes patients lancés dans la poursuite d’un conformisme social, j’ai utilisé l’expérience de réassurance « narcissique » que j’avais vécue à travers la plongée sous-marine. Par un renforcement de la conscience d’être au monde, j’ai crée à leur intention une approche corporelle anti-performante par définition, la subaquathérapie, dont j’ai déposé la marque à l’I.N.P.I. le 19/06/1991.

Comment rester en état de marche dans ces conditions ? Toute la pertinence de ma place de clinicienne et de psychanalyste s’est montrée dans l’ajustement l’une à l’autre de ces deux trajectoires de développement : acquis sportif/ artificiel/ prévisible & inné/ naturel/ imprévisible. Afin de l’asseoir, j’ai publié mon premier livre aux PUF en 1992 : L’adolescent champion, contrainte ou liberté .

Cela m’a permis d’être au sommet de ma notoriété de psychanalyste des champions autour des JO de Barcelone en 1992.

J’ai, alors, contourné l’impasse théorique où mon engagement professionnel stagnait en renforçant mon approche de clinicienne et de psychanalyste. Après un D.E.A. de Psychologie Clinique (juin 1990) avec un mémoire portant sur « les conflits identitaires de l’adolescent-champion », j’ai soutenu une thèse de Doctorat d’Etat en psychologie clinique (1993) ayant pour titre « Investissement sportif de haut niveau et économie psychique du sujet ». Mon but alors était « avoir du répondant » face à la montée non pas tant des neurosciences et des psychologies évaluées en terme d’efficacité telles que les psychologies cognitives, du comportement ou expérimentales que, face à toutes les « nouvelles » approches psychologisant le mental, non académiques et plus ou moins reliées aux « nouvelles » religions (voire des formations sectaires). Ce titre m’a permis d’exercer à l’INSEP en tant qu’enseignant-chercheur et ainsi d’intervenir en amont sur la formation des formateurs et des éducateurs à la pédagogie de la performance humaine.

Petit à petit avec la montée du sport-business, j’ai saisi la portée aliénante du type d’humanisation « utile » que propose la pratique sportive visant la haute performance, sans limite puisqu’elle est en dehors du projet de vie de la personne ! Le hors-limite touche de la même manière la complexité des artifices et autres aides à l’entraînement mis en œuvre pour atteindre ces hautes performances au moment des compétitions où elles sont évaluées. Et la tendance se développe de manière exponentielle. L’évolution sociopolitique des contraintes sportives menace de plus en plus l’humanité de chaque sportif. Si tout au long de ces années auprès des sportifs de très haut niveau j’ai pu admirer, m’émerveiller de réussites de parcours de vie remarquables et vraiment exemplaires, j’ai dû aussi dénoncer ce que je pourrais appeler l’acharnement sportif, et en particulier certains excès concernant les achats/transferts/prêts de sportifs et l’entraînement des enfants de moins de douze ans.

En raison de la mondialisation et des impératifs d’arbitrage, ces artifices, dont le dopage, ont heureusement suscité une lecture éthique et une régulation par voie légale. C’est ainsi qu’à partir de 1997, j’ai tenté d’œuvrer en amont des dérives de « l’aide à l’entraînement » en participant aux travaux qui ont abouti au vote de la loi Buffet (Mars 1999) protégeant la santé des sportifs et organisant la lutte contre le dopage et autres conduites dopantes.

La psychologie clinique solidement implantée à l’INSEP, la loi Buffet votée, j’ai décidé en 2000 de quitter Paris pour Avignon durant une période sabbatique. J’ai terminé le manuscrit d’un livre rapportant mon expérience professionnelle de 1988 à 2000. Publié en 2002 sous le titre « le champion sa vie sa mort Psychanalyse de l’exploit » aux Editions Bayard, il a été remarqué : à mon extrême surprise, une critique littéraire y a lu une parole de vie, porte ouverte vers une sortie de la spirale surentraînée de la maîtrise démesurée du « faire », tellement exaltée dans ces lieux aux forts enjeux sociopolitiques...

Je l’ai reçu comme un label Qualité sur mes créations, et mon engagement professionnel.

Performance Santé Conseil : une première forme de synthèse personnelle

Dans cette réassurance, j’ai créé une marque Performance Santé Conseil® que j’ai déposée à l’I.N.P.I. le 30/01/2003. Elle a été l’occasion de la mise en ligne de mon site "Performance Santé Conseil". Toujours dans mon exercice de la psychiatrie libérale reprise en Avignon, l’objectif de cette marque est d’attirer l’attention de mes consultants sur ma disponibilité à travailler avec eux la possible alliance entre performance et santé. Mais qu’ils ne se trompent pas ! Jamais je ne faciliterai une quelconque action (recette, mode d’emploi, stratégie…) ayant pour effet la maîtrise de leur projet de vie. Je ne sais rien « faire » pour eux d’autre que soutenir leur élan vital.

Pour des raisons de famille, en 2005, je transfère à Paris, mon cabinet et donc ma marque Performance Santé Conseil. Depuis, je vis dans mon sillon, ma manière d’être soignante.

L’Art du Bien se Porter solitaire et solidaire… tout simplement vital !

Le texte de mon livre, état des lieux de ma pratique clinique auprès des sportifs de haut niveau, enrichi et relié à mon expérience de suivi de grands performants (non sportifs) m’ont amenée à conceptualiser une méthode médicale et scientifique, la somatopsychologie® dont j’ai déposé la marque à l’I.N.P.I. le 11/05/2005. Cette méthode vise à « se porter soi-même » dans le respect des autres. Y adhérer entraîne chacun à assumer sa condition humaine - tracer sa route en conjuguant le droit de vivre au devoir de rester en état de marche – en profitant de la richesse de l’arsenal technique et scientifique de la maîtrise du vivant. Guidée par l’échange entre le soignant et le soigné, la somatopsychologie se fonde sur l’étude des différents niveaux de mémoire afin de conforter l’être en chair (éprouvé du monde de la profondeur) et en os (fondement du monde de surface) sur l’intime conviction de son enracinement. Cette certitude est le socle de la sécurité intérieure de base, celle qui permet de « se porter soi-même » et d’avoir suffisamment d’estime propre pour se maintenir debout, choisir de se faire du Bien et désirer aller de l’avant. Je l’applique en proposant des séances de relaxation émotionnelle, porté par un fauteuil de massage.

Puis quelques mois plus tard, dans une extension logique j’ai déposé la marque de l’Art du Bien se Porter® à l’I.N.P.I. le 06/09/2005.

L’Art du Bien se Porter® va relier tous nos portés individuels éveillés par la somatopsychologie®. L’Art du Bien se Porter est un cheminement partagé entre vivants conscients de leur quête d’absolu, heureux d’être différents, dans le respect et la valorisation réciproques. Par une attention bienveillante faite à la fois de discernement et d’écoute, l’Art du Bien se Porter rend disponible celui qui s’y engage, à tout ce qui est à révéler, à unifier et à magnifier.

Organisant l’énergie des expériences de souffrance, usant des subtilités de la relation altruiste du soin et du don, cet art est un parcours solitaire et solidaire, de croissance en humanité. S’approprier l’Art du Bien se Porter® permet l’abandon vigilant au « laisser faire » les forces de vie pour être accouché par les autres, et stimule l’audace de déclencher son expulsion. Alors tout naturellement, cicatrice après cicatrice, les performances de la finitude humaine explosent. Ainsi, grâce aux autres, voit le jour la qualité inouïe d’être chacun un chef-d’œuvre.

...et aussi en institution

En novembre 2007, je développe la logique pédagogique et soignante de l’Art du Bien se Porter : parallèlement à mon activité libérale parisienne, je prends la direction d’un CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce) à Dieppe en Haute-Normandie.

Là, je décide d’utiliser mon expérience de la détresse relationnelle éprouvée par les grands sportifs - les anciens combattants du sport sont des invalides respectés, médaillés : des handicapés « nobles » - dont le néo-corps et le mental sont inadaptés au moment de leur reconversion, aux enfants dont la détresse relationnelle est précoce. Le soin porté à l’enfant globalement relié à son environnement familial naturel, aide à la compréhension de sa différence - son handicap - comme un révélateur de sa force de vie « essentielle », inclassable, inatteignable par tout système normatif, prévisible. Là, je lance une recherche : l’atelier A.P.A.C. (Aide Passant par le Cheval) dont les résultats seront analysés fin 2009.

 

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